(fr) RES 04

L’agrocentrisme est-il un humanisme ? De la nouvelle rhétorique anti-environnementale à l’ expression renouvelée du désir de nature

« La nature oui, mais pour l’Homme ! » ; « comment peut-on faire passer des animaux avant les besoins des hommes ? » ; les débats sur l’environnement, et en particulier sur la protection de la nature et la biodiversité, voient se multiplier des discours qui se présentent comme humanistes et qui sont associés plus ou moins directement à une mise en cause des positions environnementalistes. Cette quatrième séance du cycle RES propose une analyse de cette rhétorique. Sous couvert d’humanisme, celle-ci revient à revendiquer pour un secteur donné d’activité économique et de politique publique (l’agriculture, l’exploitation forestière, etc.) une plus grande humanité, et donc le monopole de la légitimité. Sous des formes insidieuses ou claironnantes, académiques, bureaucratiques ou vernaculaires, cette rhétorique s’efforce de rejeter hors des débats sur le développement l’expression des attentes sociales en matière de protection de l’environnement et de biodiversité. En mettant ses articulations au jour, on rouvre du même coup un espace d’expression aux hommes et aux femmes qui portent un désir de nature. On leur restitue un droit de qualifier leurs attentes dans leurs propres termes, avant négociation avec les forces sectorielles, notamment agricoles.

Une bonne part de la séance est consacrée aussi à l’importance de la dimension rhétorique. Passage obligé de toute réflexion sur les problèmes environnementaux, la rhétorique se tient aussi sur le fil qui sépare – et relie – le domaine du sens et celui de la stratégie. Elle est centrale pour l’articulation entre analyse et critique, donc pour le projet RES.

Durée de la conférence : 1h50

Date : 26 janvier 2006, dans le cadre d’une séance, ouverte pour l’occasion, du module « Analyse stratégique de la gestion environnementale », Master spécialisé « Forêt, Nature, Société », ENGREF-Montpellier.