(fr) RES 11

Proposition néo-soupçonneuse :
une convention critique pluraliste et dialogique

Cette séance, qui devrait conclure le cycle, est centrée sur la question de la critique, telle qu’elle avait été formulée dans RES 0. Elle commence par montrer que le problème posé est, au fond, celui des hiérarchies enchevêtrées, qui a occupé tous les chercheurs de ma génération travaillant sur les problèmes complexes d’environnement. Un bref passage en revue des grandes solutions possibles conduit à celle qui fonde l’analyse stratégique de la gestion environnementale : chaque recherche est proposition d’une hiérarchie et c’est le croisement par le dialogue entre des recherches séparées, différemment situées, qui éclaire les problèmes complexes. Quelles sont les conditions de la critique dans un tel contexte ? Pour les éclairer, on peut s’appuyer sur un modèle, la négociation, qui repose d’après moi sur l’ambiguïté entre horizon antagoniste et horizon coopératif dans le traitement des problèmes. Cette perspective permet de préciser les conditions d’une convention critique pluraliste, dialogique. Elle montre notamment qu’il n’y a pas de raison à priori de redouter un éparpillement qui priverait de force les postures critiques. Elle permet aussi de préciser qu’il n’est pas question d’attendre un accord préalable entre les participants pour changer les règles du débat, mais que, comme dans le modèle de négociation proposé en 1982 par Fisher et Ury, chaque participant au débat, chaque chercheur qui conçoit son activité comme à la fois clinique et critique, peut choisir de conduire son travail et de présenter ses résultats dans des termes qui promeuvent une telle convention critique et tendent à en induire la réalisation.

Durée de la conférence : 1h40
Date : 29 juin 2007, dans le cadre du séminaire doctoral du groupe RGTE, élargi à des invités.
Lieu : CIRED, Nogent sur Marne.

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